L’histoire d’IPSC
La confédération internationale de tir pratique (IPSC) est un sport de tir dynamique où les éléments de précision, de vitesse et de puissance sont comptabilisés dans un système unique de pointage.
Le tir compétitif de style IPSC s’est développé dans le sud de la Californie à la fin des années 1950. Il s’est rapidement propagé en Australie, en Amérique centrale et du sud, en Europe et en Afrique.
En mai 1976, la conférence internationale du pistolet s’est tenue à Columbia, dans le Missouri. Des sportifs du monde entier ont participé à l’élaboration d’une structure et d’une organisation. C’est de cette conférence qu’est née la constitution.
Soumis à un cadre réglementaire rigoureux, le sport exige de la précision et de la rapidité, principalement durant les déplacements et les rechargements. Plusieurs techniques et styles sont utilisés pour réduire au maximum le temps tout en conservant la précision.
Il était une fois… IPSC dans les années 90 avec Pierre Caron
La journée typique du tireur d’un bon vieux match des années 1990…
Le matin du match, les bénévoles du club arrivent avec quelques compétiteurs. On s’inscrit et on donne un dernier coup de main pour installer les cibles et pour faire une dernière vérification. Il n’y avait pas de préinscription. Tout se faisait sur papier : une feuille de score pour chaque stage et calcul manuel. Les résultats étaient postés (timbre et enveloppe) par la suite.
« Imaginez quand il pleuvait, avec tout ce papier et les stylos qui bavaient, c’était le bon vieux temps! »
Le match débutait lorsqu’il y avait un minimum de tireurs. Il fallait aussi avoir des RO afin de gérer le champ de tir. Il n’y avait pas d’heure de prédéterminer, les tireurs arrivaient durant l’avant-midi. Certains tireurs supposément pressés voulaient tirer rapidement et repartir au plus vite. Alors plusieurs de ceux qui étaient là depuis le matin, devaient se sacrifier et finir en fin de journée, en plus d’aider au démontage. C’est de là qu’est née l’expression TLM (toujours les mêmes). Il a donc fallu trouver un moyen pour que tout le monde ait la même part de plaisir et de travail. Les responsables de compétitions ont décidé d’imposer une période obligatoire de travail pour tous les compétiteurs.
IPSC aujourd’hui… un peu plus réglementée !
La formation qui était aussi obligatoire à cette époque; sécurité oblige. Le livre des règlements ne comptait que 16 ou 18 pages.
« Pas de petits caractères et nombreux appendices tous sujets à interprétations. Tout était simple et pas compliqué! »
En 1992, à la suite de la réglementation canadienne de bannir les chargeurs à haute capacité, IPSC Québec a bien failli disparaître. De nombreux tireurs ont carrément tout vendu et se sont tournés vers d’autres sports. Plusieurs clubs ont aussi cessé de présenter des compétitions IPSC, faute de tireurs et de bénévoles. Ce fut un dur coup! Avec de la bonne volonté et une poignée d’irréductibles, le secteur a lentement repris de la vigueur. Avec la présence d’un kiosque d’information IPSC aux salons des armes de Longueuil pendant 7 ans et avec l’internet de plus en plus accessible et le retour actif du secteur IPSC à la FQT, l’intérêt reprenait lentement au grand plaisir de tous.
En 1996, il y a eu des modifications de réglementation. Les nouvelles normes des champs de tir avaient changé au Québec et ne permettaient plus que le tir latéral. Donc, plus aucun mouvement ni vers l’avant ni vers l’arrière.
« Toute une job pour les concepteurs! Vous allez comprendre plus loin que c’était tout un défi pour la création des décors et pour les matchs! »
Un sport qui a beaucoup évolué
Au début, il y avait les semi-autos 1911, la catégorie tactique arme à double action et les bons vieux revolvers .357 et .45. Il n’y avait pas de division, toutes les armes concouraient ensemble en respectant le facteur de puissance.
Au niveau des étuis, le bon vieil Ernie-Hill en cuir était le haut de gamme. C’était parfait lorsque le temps était sec, mais lorsqu’il pleuvait, le cuir devenait collant ce qui nuisait aux manipulations rapides. Puis les nombreuses compagnies mondiales ont mis sur le marché des produits synthétiques, plastiques, de plus en plus légers et ajustables.
Au tour des armes et des nouveaux calibres de faire leurs apparitions. 38 super, 9×23, 9×25, 357SIG, etc. Il y en avait pour tous les goûts et pour tous les prix.
N’oublions pas l’arrivée des viseurs électroniques et lasers qui ont révolutionné le sport. Bien sûr, cela a amené des changements au niveau des catégories, comme vous pouvez vous imaginer. Là encore, les premiers produits étaient des monstres, à comparer avec ceux que nous avons maintenant.
Dans mon temps, il y avait le téléphone et le papier !
À cette époque, toutes les compétitions étaient disputées le dimanche. La raison est que les parcours devaient s’installer le samedi. Les matchs étaient annoncés via la poste et le bon vieux téléphone, car à cette époque; cellulaires et internet étaient rares.
« Hobboy, je viens de prendre un coup de vieux! »
Il n’y avait pas beaucoup de clubs qui pouvaient recevoir ce genre de compétition. Il n’y avait pas de normes sur les champs de tir, telles que nous les connaissons aujourd’hui.
« Parlez-en à mon ami Peter, les matchs à Laval dans la carrière Miron, allo les portes cibles et que dire des ricochets! Au club de Contrecoeur aussi c’était rock and roll. Mais les championnats provinciaux ont eu lieu dans ce club durant plusieurs années, pour ensuite se déplacer aux clubs de St-Jacques et de Stanbridge jusqu’en 1996. »
Je vous ai parlé plus tôt du changement de réglementation en 1996, c’est pour cette raison que les Provinciaux du Québec ont été organisés dans la région d’Ottawa par la suite, et ce durant 14 ans. Nous fabriquions les décors au Québec avec la collaboration de plusieurs clubs et bénévoles. Nous déménagions le tout en Ontario afin de tout réinstaller pour le match.
« Nous étions des passionnés! »
De retour au Québec nous avons dû déployer de nouveaux moyens et trouver des solutions afin de continuer à pratiquer notre sport en tenant compte de ces nouvelles normes. C’est avec des gens de génie et de la débrouillardise que nous nous sommes adaptés afin de présenter à nouveau des matchs de qualité.
« Certains anciens se rappelleront les matchs mémorables à Matane le samedi et le lendemain à Rimouski. Quelle belle fin de semaine. Pardonnez-moi de ne pas tous les nommer, de peur d’en oublier. »
Et quelques bons souvenirs pour finir !
Impossible de parler d’IPSC sans parler des décors et des parcours farfelus et parfois complètement fous, lors des grosses compétitions. Pensons seulement aux stages du « roller coaster » en Ontario (Link on IPSC QUEBEC YOUTUBE,) l’avion Cessna construit dans le garage à Guy, le tir assis dans un kayac suspendu au plafond à Beauport, le stage de salle de danse éclairé par des stroboscopes, le cinéma en folie au club de Trois-Rivières, l’évasion de prison au club de Stanbridge, etc.
Pierre LEPROF Caron